Pour un sujet aussi grave, je vais essayer de passer en revue les arguments relevés dans le lien et dans les réponses ci-dessus pour vous donner une information la plus précise possible.
Le Dr interviewé nous dit que les animaux, qui mangent selon leur bol alimentaire naturel, sont toujours en bonne santé. Ceci est faux. Les animaux peuvent tout à fait mourir d'infection (la grippe aviaire, par exemple, ne ressemble pas à un déséquilibre alimentaire...) ou de maladie métabolique, hormonale, de dégénérescence liée à l'âge... Le fait est qu'ils meurent beaucoup plus rapidement que des humains soutenus par un système de santé efficace, et qu'on en rencontre donc moins souvent.
Le fait qu'Hippocrate ait dit la phrase citée il y a 2000 ans n'est pas plus une vérité scientifique que les déclarations de médecins moyénageux qui attribuaient les maladies aux humeurs.
Il prétend ensuite que toute maladie symptômatique est une réaction du corps pour corriger un déséquilibre dû à l'alimentation et que vous empêchons ce processus en prenant des médicaments, entrainant la persistance ou l'aggravation de l'anomalie.
Si on compare simplement les taux de mortalité lié aux infections avant et après l'invention de la pénicilline, le nombre de décès dus à la variole avant et après la démocratisation de la vaccination, on est en droit de penser que les médicaments ont tout de même une action plutôt bénéfique, qu'ils n'entretiennent pas les maux, mais au contraire augmentent la proportion de gens qui en guérissent.
Il prétend que la nature s'organise d'elle même pour guérir les maladies. Parfait! Observont vingt patients en train de faire un infarctus, ou une septicémie. Dix reçoivent un traitement et dix attendent que la nature fasse son oeuvre. Je vous laisse deviner quels seront les résultats de l'expérience et quel groupe aura le meilleur taux de survie.
Il parle de symptômes douloureux ou gênants comme des réactions nécessaires qu'il ne faut pas contrer. La médecine avait encore jusqu'à récemment une telle vision, probablement issue d'une notion de pénitence nécessaire héritée du christianisme. Certaines réticences arguent encore que la douleur aide au diagnostic. On s'est aperçu que cette douleur est absolument inutile et doit être soulagée s'il se peut. Pour les lombalgies, par exemple, il a même été démontré qu'un bon contrôle de la douleur permet de diminuer notablement les risques qu'elles évoluent vers la chronicité et deviennent permanentes. Le contrôle de la douleur fait donc parfois partie du traitement de la maladie elle-même. Le diagnostic est en général possible, soit par d'autre moyens, soit par l'évaluation de la douleur résiduelle, soit en interrogeant simplement le patient.
Il n'y a donc aucune obligation à souffrir pour guérir. Il ne faut évidemment pas effectuer uniquement le contrôle de la douleur et négliger ce symptôme d'appel d'une possible pathologie sous-jacente, comme l'illustre l'exemple proposé.
Suit un exemple aussi parlant que ceux qu'on peut trouver dans les pubs pour régimes. Un exemple isolé ne permet jamais de conclure à une règle. Pour vous en convaincre, essayez d'oubliez ce que vous savez sur les pièces de monaie, tirez en une fois une en l'air et essayez sur un seul résultat d'en tirer une conlusion sur la chance de tomber sur pile ou face. Vous ne pourrez tirer cette conlusion qu'après un grand nombre d'essais.
Vous ne pouvez pas non plus tirer une conclusion si vous avez vu un grand nombre de fois la pièce tomber sur pile et que vous ne connaissez pas le nombre total de lancers.
Il énumère ensuite une liste d'arguments absolument érronés sur le mode d'action, les effets secondaires et le manque d'efficacité de médicaments et particulièrement de vaccins. Ce n'est pas un régime alimentaire mondial qui a permis l'éradication de la variole de la surface du globe. Ce n'est pas non plus pour rien que la Suisse, à la couverture vaccinale insuffisante en terme de rougeole (honte à nous) est un des rares pays d'Europe à connaitre fréquemment des épidémies de ce virus. L'efficacité et la relative nocivité des vaccins est connue et évaluée depuis une longue période et sur une immense population, puisque presque tout le monde est vacciné. Le bénéfice en terme de santé de nombreux vaccins est donc prouvé de manière particulièrement solide!
Pour terminer, il propose l'exemple de cas qu'il a traité par ces méthodes et sont devenus séronégatifs. Il serait intéressant de savoir par quel moyen le diagnostic a été posé, puis exclu. Dans une région où le seul traitement du VIH est une prophylaxie antibiotique avec celui qu'on a sous la main, on peut se demander si des tests plus spécifiques que le test de dépistage a été effectué, car ce dernier peut être faussement positif, et de quelle façon ils ont été réalisés.
Pour répondre aux intervention précédentes, enfin, il faut tout d'abord savoir qu'on peut actuellement ne plus mourrir du VIH, puisqu'on arrive à ralentir l'évolution de l'infection à tel point qu'on observe maintenant des malades âgés, séropositifs, peu symptômatiques et dont la vie n'est pas encore en danger, et qui mourront probablement de vieillesse. La trithérapie comporte cependant de nombeux effets secondaire et n'est pas une alterative acceptable au préservatif.
La trithérapie signifie simplement une traitement par trois médicaments, qu'on peut retrouver dans différentes maladies. Dans le cas du VIH, il s'agit d'antiviraux, qui agissent sur la multiplication et l'attachement du virus et non de corticoides, qui agissent notamment sur le système immunitaire.
Alain apporte cependant un élément intéressant dans son premier point: les tests sont parfois faussement positifs et les "malades" soignés n'étaient peut être pas séropositifs à la base, mais simplement victimes d'un test trop sensible. C'est pourquoi un test plus spécifique est nécessaire.
En revanche, il ne connait manifestement pas le mécanisme des test. Les antibiotiques détruisent des bactéries, s'il y en a. Le test de dépistage détecte des anticorps.
Les théories concernant les concentrations ne tiennent pas compte non plus de l'adaptation physiologique du corps à ces flux d'eau.