Le problème de l'alimentation des enfants est lié à deux facteurs intimement liés : la proposition et l'éducation.
Qui propose et qui éduque : les parents (cqfd).
La génération fast-food (elle même issue de la génération hypermarché) vit un véritable problème de positionnement.
Depuis quelques années, on redécouvre la gastronomie, les plats de grands-mères, la qualité des produits... que l'on est prêt à développer dans le seul cadre précis des rendez-vous familiaux ou amicaux (la bouffe entre amis de samedi soir par exemple).
A ce niveau, tout le monde se plaît à jouer au cordon bleu, quitte à passer un certain temps en cuisine à expérimenter des recettes parfois difficiles ou ambitieuses par rapport au connaissance culinaire de celui qui se lance dans l'aventure.
Le souci, c'est que au quotidien, passer un peu de temps en cuisine est une contrainte que peu accepte (sous prétexte d'une vie stressante, du manque de temps, de l'aspect répétitif de la chose...).
En ce qui concerne l'alimentation des enfants, il y a une totale déresponsabilisation dès le plus jeune âge.
Le passage du biberon à une alimentation "en dur" est souvent mal géré, et de plus, les petits pots, s'ils nous sont vendu comme des aliments de bonne qualité, n'en restent pas moins que des plats au goût formaté et sont souvent le fruit d'une industrie agro-aliemntaire qui sait très bien ce qu'elle fait dans ce sens.
Le choix est souvent très restreint et les saveurs sont soit insipide, soit très connotés (même si c'est écrit bio dessus...).
Faire à manger le soir, pour la famille, était traditionnellement le rôle de la mère (au foyer), suite à transmission filiale, mais de nos jours, les femmes ne souhaitent plus ressembler à leur mère et de ce fait, considèrent comme une mission de ne plus s'assouvir à cette tâche "avilissante" et "rétrograde".
Je connais bon nombre de filles de mon âge (35), mère, qui ne savent même pas cuire un oeuf à la coq.
Et traditionnellement, l'homme s'est vu transmettre l'idée que c'est à la femme qu'incombe cette tâche au quotidien, se réservant le plaisir social de la cuisine, et nos enfants bouffent de la merde.
Plus tard, on continue à se déresponsabiliser en comptant sur le fait que les enfants sont censés bien manger dans les cantines scolaires, et alors le soir, on s'en fout.
Stop.
Dans le cadre de la cellule familiale, les tâches doivent être répartis (en dehors des rôles homme-femme) : le ménage, la lessive, les comptes... et l'alimentation.
Faire à manger tout les jours est pour moi le meilleur anti-stress et une manière ludique d'assurer une partie de mon rôle. Il n'y a rien de compliqué à préparer quelques légumes frais à mouliner en remplacement du petit pot (qui devient un dépannage et plus l'essentiel), et petit à petit, de faire grignotter son enfant dans son assiette.
Bien sur, les enfants, en grandissant, passent tous par une phase d'individualisation en refusant un ingrédient qui faisait leur plaisir auparavant... mais si l'offre est maîtrisée, la frite ou les spaghettis ketchup ne trônent pas sur la table comme la seule alternative.
De plus, le culte de la petite merveille (continuons à fabriquer des enfants qui s'imaginent que tout est facille et adapté à eux dans ce monde si difficile....) contribue à ce que de nombreux parents abandonnent tout idée de suggérer (et imposer parfois) au profit d'un laisser-aller (je ne suporte plus les "gosses" avec lesquels il faut lutter pour finalement se rendre compte que les parents cèdent à tout pour éviter les conflits) plus général : mais ceci est un autre débat, quoique très lié à ce que nos enfants mangent.
Règle : trois repas (plus un goûter), pas de grignottage, pas de bonbons... et dès que l'enfant quitte la table, il attendra le repas suivant (dessert compris). Et, bizarrement, ce n'est pas le petit gâteau ou la sucrerie qui devient un plaisir, mais le repas régulier et varié. Si en plus vous faites participer l'enfant à l'élaboration du repas (non! il pourrait se couper le pauvre petit... humour), vous fabriquez un être en bonne santé et qui participe à la vie de famille comme tout le monde (et plus le sujet exclusif, ce qui n'est pas mal non plus).
Il y aurait tant à dire.
A vos gamelles!!!